« Une internationalisation qui privilégie les rencontres humaines et les projets communs ! »

Entretien avec Jean-Louis Bancel, président de Coop FR

« Face à une mondialisation anonyme et financière, nous pouvons vivre au sein du mouvement coopératif mondial une internationalisation qui privilégie les rencontres humaines et les projets communs ! »

JL Bancel

Président de Coop FR depuis 2015, Jean-Louis Bancel siège au conseil d'administration de l'Alliance coopérative internationale depuis 15 ans. En 2022, il a posé sa candidature pour en devenir le président. Il explique ici l'importance de la dimension internationale du mouvement coopératif.

« Pour les dirigeants et responsables coopératifs qui gèrent leur quotidien, l'Europe et l'international c'est très loin et ils ne s'y intéressent pas forcément. Pourtant il faut comprendre en quoi la dimension internationale du mouvement coopératif est importante. Avec les jeunes générations, une forme de globalisation culturelle et une meilleure connaissance des langues, cela évolue. Face à une mondialisation anonyme et financière, nous pouvons vivre au sein du mouvement coopératif mondial une internationalisation qui privilégie les rencontres humaines et les projets communs ! Notre pays a tout à y trouver.

Rappelons qu'une innovation comme le statut de Scic (sociétés coopératives d'intérêt collectif) doit beaucoup aux coopératives sociales italiennes ou que des initiatives éducatives comme les coopératives jeunesse ou Campus coopérative sont largement inspirées par nos amis québécois. Inversement, la France, qui est connue et reconnue comme un grand pays coopératif peut apporter son expérience ; Coop FR reçoit du reste de nombreuses délégations étrangères qui viennent échanger sur les pratiques et modèles français.

Notre pays peut aussi apporter des idées nouvelles comme par exemple une réflexion sur la labellisation coopérative (ce que nous appelons ici la révision coopérative et que les Anglo-saxons appelle l'audit-coop) ou sur la création de coopératives de données face aux GAFAM. Il faut repenser le digital et le numérique dans une optique de communs, aller sur des terrains nouveaux. C'est le sens de ma candidature à la présidence de l'Alliance coopérative internationale qu'il faut à mon avis rebooster, et cela en mobilisant les coopératives, premiers maillons de notre mouvement international. »