Bernard Flouriot, Président du Crédit Mutuel Anjou
BANQUE COOPERATIVE

Bernard Flouriot

Président du Crédit Mutuel Anjou

Redonner une place éminente aux administrateurs

Le Crédit Mutuel Anjou est le seul Crédit Mutuel à ne couvrir qu’un seul département, le Maine-et-Loire, pour des raisons historiques. Il a adhéré en 1966 à la Confédération Nationale et à la Caisse centrale du Crédit Mutuel. Parmi les clients, le CMA compte 80 % de sociétaires, soit 156 000 personnes. 450 administrateurs sont élus dans les 38 caisses locales, qui désignent le président du CMA. La banque compte aussi 650 salariés. L’objectif du Crédit Mutuel est la collecte d’argent local pour des projets locaux. Avec 248 000 clients, le Crédit Mutuel est la banque d’un habitant sur 3, d’une entreprise sur 3, d’un agriculteur sur 3 et de deux associations sur 3. 96 % des décisions d’investissement sont prises dans les caisses locales et seulement 4 % au siège à Angers.

« Dans une banque coopérative, les salariés sont proches des élus. Il existe des statuts et règlements propres au Crédit Mutuel Anjou, qui ont été revisités depuis sept ans, pour réaffirmer le rôle des élus. Cela correspondait d’ailleurs à une volonté propre des nouveaux administrateurs d’avoir un apport significatif dans leur établissement financier. Les administrateurs deviennent des référents pour différentes missions : - un référent par caisse locale chargé de veiller à la formation de ses collègues ; - un référent pour coordonner l’assemblée générale ; - un référent pour les budgets d’initiatives locales (destinés aux associations locales ou aux sociétaires en difficulté) ; - un référent sur le contrôle interne. Chacun des élus peut prendre un rôle en fonction de ses centres d’intérêt. Ils ont aussi accès aux formations mises en place par le Crédit Mutuel Anjou, notamment sur les questions bancaires.

« Le Crédit Mutuel a souhaité réaffirmer le rôle des élus. »

Après la crise financière, on a vu arriver de nouveaux administrateurs, avec une féminisation et un rajeunissement de la fonction.  Chacun a voulu comprendre comment fonctionnaient les banques, avec une spécificité pour les banques coopératives. Au sein du Crédit Mutuel Anjou, tout le monde a son rôle dans l’explication de la spécificité coopérative. D’abord, les conseillers bancaires doivent expliquer aux clients ce qu’est le Crédit Mutuel : prendre des parts sociales n’est pas une obligation, mais cela implique un engagement plus important. Du côté des nouveaux salariés eux-mêmes, ce sont le Président de la Fédération et le Directeur Général qui prennent en charge les explications sur les particularités du Crédit Mutuel. Avant l’AG, on organise des journées à part : elles se déroulent quinze jours avant et les administrateurs accueillent les clients qui le souhaitent pour les préparer à cette réunion. Au final, on compte plus de 6 000 personnes dans les assemblées générales. Entre les réunions, ils sont aussi informés par une lettre aux sociétaires.

Les administrateurs ont également un rôle dans l’engagement sociétal de la banque. Le Crédit Mutuel Anjou a une association dotée de 80 000 euros pour aider à la création d’emplois par la formation et l’insertion. C’était autrefois une fondation (créée en 1994) qui s’est transformée en association en 2012 : Créavenir Anjou. Tous les ans, par cette association, nous soutenons des entreprises d’insertion ou des établissements d’aide par le travail, notamment pour leur fonction de recherche-développement. Ces fondations ou associations adossées au Crédit Mutuel fonctionnent aussi dans d’autres caisses régionales. Nous avons également financé l’étude menée par ATD Quart Monde, Territoires Zéro chômeur de longue durée, dont le projet vient d’être approuvé par les députés à l’unanimité le 9 décembre.

Les élus du Crédit Mutuel sont aussi engagés dans le soutien vers les jeunes. Nous sommes en partenariat avec Unis-Cité Angers, qui fait la promotion du service civique : élus et salariés de la banque ont accueilli les jeunes dans leurs missions. Certains trouvent ensuite des débouchés en alternance au sein de la banque. Les élus se sont aussi portés volontaires il y a un an pour former des jeunes coopérateurs, dans l’expérimentation des Coopératives Jeunesse de Services, qui leur permettent de bâtir des projets en coopération et de gérer leur coopérative pendant un été. »
 

Janvier 2016