Terracoopa
CAE

Terracoopa

soutien aux nouveaux paysans

A Montpellier et ses alentours, depuis dix ans, Terracoopa - une coopérative d'activité et d'emploi (CAE) de l'agriculture bio et de l'environnement - soutient l'installation et la création d'activité de nouveaux paysans et paysannes, paysagistes ou consultants et formateurs. Pour ce faire, elle mobilise les outils de la CAE et organise des formes innovantes de mutualisation et de coopération : espace-test agricole, ferme collective, ateliers de transformation partagés...

Comme souvent, au commencement d'un projet, il y a une rencontre. Pour Terracoopa, c'est celle d'un paysan membre de l'Adear Languedoc-Roussillon, une association qui accompagne à l'installation agricole, et de la gérante de Crealead, une CAE qui, à l'époque, rassemblait depuis déjà dix ans des entrepreneurs de tous les secteurs d'activité. C'est ainsi qu'est née l'idée de proposer un cadre coopératif similaire pour le monde agricole. Terracoopa voit alors le jour fin 2011. La coopérative accueillera tous les « métiers du vivant » liés à l'agriculture bio, à l'alimentation en circuits courts, à la création et à l'entretien d'un environnement et d'un cadre de vie de qualité.

Terracoopa Bastien Defives

© Bastien Defives

Sécurisation, mutualisation et autonomie

« Pour permettre à des gens de rentrer dans le métier agricole, la première nécessité était de pouvoir leur proposer du foncier. Il a donc fallu chercher des terres, explorer des pistes... pas toujours fructueuses, rencontrer des propriétaires, etc., pour enfin louer à la métropole de Montpellier une dizaine d'hectares aux portes de la ville, sur le Domaine de Viviers » se rappelle le co-gérant Joseph Le Blanc. Aujourd'hui, on y trouve une ferme partagée entre une petite dizaine d'agriculteurs en maraîchage et en culture de plantes aromatiques et de fleurs. Par ailleurs, Montpellier étant une ville dynamique et à forte composante écolo, le marché en est facilité ; il n'y a donc pas de problème de concurrence entre les producteurs et chacun peut faire ses choix techniques et de production. « L'idée générale d'une CAE, c'est en effet de conjuguer l'autonomie d'initiative individuelle avec la sécurisation et la mutualisation collective ». Les personnes restent donc indépendantes dans la mise en place de leur activité tout en étant accompagnées par Terracoopa. L'accompagnement consiste en un accès au foncier, un cadre juridique permettant aux porteurs de projet de conserver leurs avantages sociaux et de limiter les risques inhérents à la création d'entreprise, la gestion comptable et administrative, et enfin, un accompagnement individuel avec des formations, des rencontres et mises en réseau. Chacun contribue selon ses moyens dans une logique de mutualisation : la « contribution mutuelle » est aujourd'hui a hauteur de 10% du chiffre d'affaires de chaque projet, et est versée au pot commun.

« L'idée est d'inventer de nouvelles formes de coopération pour recréer du commun dans des formes d'entreprendre individuelles. »

Terracoopa bis Bastien Defives

© Bastien Defives

Initiatives individuelles dans un cadre collectif

S'il existe aujourd'hui en France environ 150 CAE, il n'y en a qu'une dizaine dans les métiers agricole ou alimentaire. « L'idée est d'inventer de nouvelles formes de coopération pour recréer du commun dans des formes d'entreprendre individuelles. » Aujourd'hui, Terracoopa administre une trentaine d'hectares, dans un rayon de cinquante kilomètres autour de Montpellier. La CAE est à la fois exploitant agricole, entreprise de paysage et bureau d'étude... avec 70 entrepreneurs en production bio, transformation alimentaire, paysage, conseil et formation... L'équipe référente regroupe deux ingénieurs agronomes de formation et un comptable à temps plein - l'activité comptable représentant une masse de travail importante. Les personnes qui rejoignent Terracoopa sont généralement dans une trajectoire de reconversion ou d'évolution professionnelle, et viennent à la rencontre de la coopérative avec un projet prêt à démarrer. Outre la mise en place administrative du projet, la CAE offre une aide au test qui s'étale sur une période de trois ans maximum. Période durant laquelle le porteur de projet teste son idée, évalue son projet et sa capacité à le mener, en conditions réelles, mais avec une prise de risques réduite et la mutualisation de matériels ou d'atelier. Et ce, jusqu'à ce que le projet tienne la route et puisse générer un salaire. À l'issue de cette période, si l'essai s'est avéré fructueux, un contrat d'entrepreneur-salarié-associé est alors conclu...


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